Quand on servi son pays à un si haut niveau, on est tente –avant de se retirer de la scène terrestre ou devant que vienne la nuit, Pompidou ayant une conscience claire de la gravité de sa maladie. Le Dr Pierre Accoce, son soignant, écriva un livre dont la publication a fait sensation « Ces malades qui gouvernent» de s’expliquer. Et le temps presse, d’où la réaction en accéléré de ces livre- témoignages. En effet, comme si « Pour rétablir la vérité» ne satisfaisait et de justification de Georges Pompidou, voilà que parallèlement il rédigea « le nœud gordien» (205 pages.)

On connait Georges Pompidou comme anthologiste, auteur en effet d’une « Anthologie de la poésie française», véritable revue de ceux qui ont tâté la muse sur la terre de France. Il s’est toujours défendu d’être un homme politique, refusant sur la demande de Senghor de devenir sénateur du Sénégal. Devenu chef de cabinet du général de Gaulle après le retrait du grand homme, en janvier 1946, de la présidence du gouvernement provisoire, il se fait à l’idée qu’il est un technicien. D’ailleurs, le général avait fait savoir qu’il avait besoin « d'un agrégé qui sait écrire » Pourtant, l’ancien-normalien qui, au début de la guerre, s’est retrouvé sur le front comme lieutenant – avait déjà fait l’expérience de cabinet comme membre précisément du gouvernement provisoire. Là, des tâches ingrates lui avaient été refilées par des collègues, trop heureux de s’en débarrasser.

Je n’ai pas attendu que le célèbre journaliste sportif -qui fut pratiquement un pionnier de la presse sportive - passe l’arme à gauche pour lui tresser une couronne de lauriers. Comme cela arrive dans le milieu, on attend qu’il ne puisse plus écouter un louange à sa personne, ni répondre par un mot de remerciement, pour clamer sur tous les toits qu’il fut un homme qui…, un homme qui …, un homme dont… C’est cet amer constat que faisait la sœur Clotilde Guerrier, mère de mon ami Simil -- peintre de renom, critique de cinéma -- y a-t-il toujours de la sincérité, de la franchise dans le la démarche laudative en la circonstance ?

Plein de choses me passent par la tête en évoquant le souvenir de Michel Berger; par un heureux hasard, j’ai retrouvé la cassette d’enregistrement de l’hommage rendu à sa mémoire suite à sa disparition le dimanche 2 août 1992 par Radio Métropole, présentation : Gilbert Fombrun. Depuis je la repasse et la repasse. Comme on fait tourner sur le plateau un disque. Autant dire que je suis devenu un adicté de l’œuvre du talentueux musicien.